Neuf mouvements pour une cavale

Monologue itinérant autour du paysan Jérôme Laronze
Tout public à partir de 14 ans
Durée : 1h10

Le 20 mai 2017, veille de l’élection présidentielle, un gendarme tue Jérôme Laronze, 36 ans, éleveur d’une centaine de vaches à Trivy (Saône-et-Loire), au terme de neuf jours de cavale transformée en chasse à l’homme.
Cet événement croise la trajectoire d’écriture de Guillaume Cayet, qui a déjà consacré un texte au monde paysan avec Dernières pailles (Éditions Théâtrales, 2016). Après de nombreux échanges avec Jean-Paul Ozon, agriculteur bio auvergnat, et Marie-Pierre Laronze, sœur de Jérôme, Guillaume écrit un texte, sous la forme d’un monologue, où une sœur -possible Antigone contemporaine- réclame un procès pour son frère, dans une affaire policière risquant d’être classée en non-lieu. Un monologue en neuf mouvements, où il est question de colère, de normes agricoles, de violences policières, d’injustice, et de transformer le deuil en révolte.

Innocent.e.s

Un cours d’histoire dans un lycée. Un rendu de devoir sur table. Le sujet cette semaine porte sur les anciennes colonies françaises et Louise y a écrit une sorte de maxime: « Nous devrions déjà nous décoloniser avant de parler des anciennes colonies. Ne rien dire. Ne rien faire. C’est déjà un crime. ».
Un texte court d’une quarantaine de minutes, où deux comédien.ne.s côtoient Foccart, Mitterrand, Jean Jaurès. Où les questions liées à notre héritage colonial tutoient les violences policières et les pratiques contemporaines de répression.

Contes chinois

Utilisant la vidéo comme noyau scénographique, François Orsoni installe un théâtre d’images où l’action se déploie dans l’imaginaire du spectateur par le biais d’une narratrice située en avant-scène, d’un musicien en live d’un côté du plateau et du dessinateur Chen Jiang Hong, pinceaux en main, à l’opposé.

Les deux contes orientaux, à la fois poétiques et trépidants, profonds et épurés que sont « Le Prince tigre » et « Le Cheval magique de Han Gan » se déploient et s’animent en direct sur l’écran vertical qui se dresse au centre au plateau.

En savoir +

« J’ai rencontré Chen Jiang Hong à l’occasion d’une manifestation à Paris Villette en 2008. Le festival codex m’avait offert une carte blanche pour présenter un spectacle destiné aux enfants. J’avais proposé à Chen de faire une performance autour de deux de ses livres, Le cheval magique de Han Gan et Le prince tigre.Il est ici question de la place de l’art dans le monde, de la force de la transmission, de la difficulté de vivre avec ses différences fussent-elles des dons… D’une manière poétique et métaphorique, ces deux histoires racontent Chen, son héritage culturel et sa propre expérience. Chen, qui est auteur et peintre, travaille dans l’intimité et la solitude de son atelier, mais il aime aussi la scène, le public, la jouissance dans la multiplicité, l’énergie et la générosité que le plateau demande. Et c’est cela qui m’a plu en lui et donné l’envie de faire ce spectacle.Tout s’est construit autour de ces deux éléments : l’intimité et la performance.

Pour le prince Tigre, nous avons utilisé les illustrations du livre de Chen. Chacun des tableaux est projeté à l’échelle du théâtre. La scène devient une sorte de livre ouvert, avec des pop-up géants qui jaillissent du sol. Les images se figent pour raconter, pour suspendre le temps, le regard du spectateur recherche des détails, rentre dans l’image. C’est un montage image en direct, un dessin animé par les sens et les émotions. De véritables tableaux s’enchaînent comme on tournerait les pages d’un livre. A l’échelle d’un théâtre, j’ai voulu reproduire l’intimité d’une lecture qu’on ferait à un enfant le soir au coucher.

Le Cheval magique de Han Gan parle d’un enfant qui va vers la peinture, la peinture comme salut dans la vie, comme moyen de se donner les moyens – le désir de toujours peindre, puis la reconnaissance académique et une fois cette reconnaissance, le risque d’être utilisé par les autres… Chen entre ici en scène. Il agit directement sur la narration en dessinant l’action à l’encre de chine. Son trait fin, rapide et incisif devient le moteur du récit. Une caméra agrandit le dessin sur l’écran de projection qui couvre l’ensemble du plateau. On décompose l’illusion en fabriquant les images devant les spectateurs. C’est une performance picturale en parallèle et en interaction avec cette histoire. Un simple trait de pinceau devient le plateau tout entier, l’image s’anime, certains dessins sont précis, d’autres de simples esquisses, certains sont abstraits.

La poésie est partout, dans chacun des dessins, dans leurs silences, dans les histoires, dont le rythme est lent, comme pour s’opposer à la profusion des images que produit et consomme notre monde. Plutôt que d’incarner les personnages, j’ai voulu faire du plateau un grand livre animé comme une expérience narrative où se mêlent voix, dessin, vidéo et musique. »
François Orsoni

Coriolan

Dernière tragédie écrite par Shakespeare, Coriolan est sa pièce politique par excellence, celle qui touche à la fondation et au maintien du pouvoir. Après La Mort de Danton, où il était question de la genèse de notre république, et Monsieur le député, d’après le roman de Leonardo Sciascia qui relate la tentation de la corruption dans les sphères du pouvoir, Coriolan sera l’aboutissement d’une trilogie sur le théâtre politique, sur les mécanismes de la politique et leur représentation au théâtre.
Comment représenter l’acte politique dans le théâtre, et comment donner au théâtre la dimension d’un acte politique ?
Pour cette création François Orsoni retrouve le groupe d’acteurs avec lequel il travaille depuis de nombreuses années. Ceux qui l’accompagnent depuis le début, qui se connaissent, qui forment un groupe social, qui s’aiment et s’apprécient. Comme dans Baal ou Danton, il s’agira de raconter, avec une bonne dose de joie et d’énergie, une épopée qui va de la gloire à la mort.

DossierCORIOLAN

ECHO ( ) Histoire de la lumière

À LA RECHERCHE DE BOUCLES RELATIONNELLES

ECHO invite le public à monter sur scène pour devenir émetteur de sa propre présence. Cette assemblée éphémère, érigée, debout, forme un paysages en lentes mutations, propageant des vibrations à danser, des élans à chanter, ouvrant de nouveaux passages dans les corps.

En archéologues des courants profonds, nous nous disposons à capter ces signaux du public et à les renvoyer, les amplifier, les catalyser, les transformer, y faire écho, cultiver un système de feedback, et générer du larsen attentionnel. En révélant ce qui nous contamine, des sculptures chorégraphiques et des montagnes sonores apparaissent, forcément uniques pour chaque assemblées.

Nous cherchons à fabriquer des boucles relationnelles, des réseaux de continuité empathiques entre le public et nous. Il s’agit de s’inviter mutuellement à alimenter la relation, à partir de ce qu’elle nous fait, là, maintenant. D’engager les personnes du public à être co-actrices de la relation avec nous, et avec ce qui se tisse au plateau. Ensemble, de fabriquer une connexion avec quelque chose qui est en face de soi et d’en extraire un peu plus que ce qu’on croyait présent en soi, inventer un nouveau rituel collectif, un nouveau corps dansant.

Dans une perspective féministe et de transformation des rôles sociaux et genrés, ECHO nous invite toutes et tous à cultiver consciemment des postures relationnelles actives, où l’on s’efforce d’être présent·es à la situation, ici et maintenant, où l’on se met au travail de la relation et de la rencontre, et où l’on découvre que l’on s’est positionné·es un peu différemment de ce qui était attendu.

Je rentre dans le droit chemin (…)

Je rentre dans le droit chemin (qui comme tu le sais n’existe pas et qui par ailleurs n’est pas droit)


« Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature, et cet homme ce sera moi. »
Les Confessions, Jean Jacques Rousseau

Comme en diptyque de son premier solo Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver, Sylvain Riéjou poursuit son exploration vidéo-chorégraphique de l’acte de création en exposant sur le plateau les méandres de ses questionnements intimes.

Lorsqu’elle est publiée sur internet, la vidéo Clip pour Ste Geneviève (pourtant accueillie chaleureusement par le public, et notamment lors du concours Danse élargie) tombe sous le coup d’une interdiction pour « caractère pornographique ». Avec cette sanction débute une interrogation sur les paradoxes d’une représentation du corps dans la publicité, l’art ou sur scène.
C’est autour de la mise a nu que se développe cette nouvelle recherche de Sylvain Riejou, partant du rapport (dé)complexe/é du danseur avec son propre corps, et convoquant sa propre expérience de danseur. Sa nudité éclaire le geste artistique, parce que l’acte de création demande inéluctablement de se dévoiler et donc de se mettre « à poil ». La nudité est employée comme moyen privilégié de donner à voir un corps , dans toute sa vérité et dans son universalité, tentant de se jouer du parfum de scandale que suscite presque systématiquement sa révélation.

+ Dossier artistique

+ Entretien « La nudité n’a pas fini de parler d’elle » | Avec Wilson Le Personnic – Ma Culture

Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver

Sylvain Riéjou se croque le cerveau et en joue. Premier opus du danseur et vidéaste, ce One man show vidéo-chorégraphique partage avec panache et dérision les questionnements liés à la création.  Repris en 2019, il se reformule dans une version tout particulièrement appréciée des jeunes spectateurs.

 Pour nous emmener au large du poncif de l’artiste romantique ou torturé, autant en faire son port d’attache. Voici le postulat de la pièce de Sylvain Riéjou, qu’il donne à lire dès son titre.
Autodidacte depuis une dizaine d’années au montage vidéo, il l’explore ici comme un vecteur de composition chorégraphique.

Cette autofiction s’enrichit de la maturité de cette recherche personnelle, autant qu’elle emprunte à son enfance, danseur en herbe s’agitant seul dans sa chambre sur les clips de Prince, Madonna, Mylène Farmer ou Mickael Jackson. En effet, c’est une chanson de geste qui jalonne Mieux vaut partir…, à savoir des mouvements expressionnistes symbolisant les paroles. Ainsi, de trouvailles gestuelles – ne se privant pas de clins d’oeil à Pina Bausch et autres grandes signatures de la danse contemporaine – en pépites cocasses, le chorégraphe-danseur nous emmène sur une piste perlée de questionnements artistiques rémanents. Explorant d’innombrables possibilités de basculer son propre corps de l’espace réel du plateau vers l’espace virtuel de la vidéo, l’artiste se dédouble, se détriple, offrant à lui seul des duos ou des trios, s’amusant à créer plusieurs personnages qui se répondent, se chamaillent ou collaborent, notamment chorégraphe et danseur, ouvrant ainsi l’horizon du rire de ses « prises de tête » artistiques.
(Mélanie Drouère)

Depuis 2020, Sylvain Riéjou a également développé une version tout-terrain de Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver.

+ Dossier artistique 

Article de Léa Poiré dans Mouvement sur La Grande scène à Arles

Entretien de Marika Rizzi avec Sylvain Riéjou pour MaCulture.fr

Waving

Waving est une création chorégraphique participative qui rassemble au plateau une équipe de 6 danseuses professionnelles et un groupe de 50 à 100 danseurs amateurs pour former un chœur en mouvement et déclencher des vagues chorégraphiques et sonores.

Danse chorale de masse, Waving puise ses ressources dans un imaginaire océanique, à la fois sensible et impétueux, pour faire émerger du maysage, paysage en mouvement dans l’espace du théâtre.
La vague est le motif orchestrant toutes les variations du mouvement et toutes les compositions vocales. Sa dynamique invite à un dialogue sensible entre les deux assemblées qui se font face : danseurs et spectateurs, tels océan et rivage.
En formant de grandes vagues humaines propices au soulèvement des imaginaires et des corps, avec l’apparition fugace de figures surfeuses, Waving questionne la danse en chœur comme une forme politique de la joie.

+Télécharger le dossier artistique

Takashi

Uji, sud de Kyoto. Tombée de la nuit. Une bande de jeunes réalisent un rituel ancestral et inquiétant : ils se réunissent pour réveiller la mémoire des anciens et leur poser une question : quelle est la couleur fondamentale de Takashi ?

Alors que le protocole suit son cours, un événement va nous mettre le doute sur ce que nous voyons : ces personnages agissent-ils consciemment ou sont-ils animés par une force supérieure ?

Pièce chorégraphique sur le mouvement animé, l’incarnation d’un personnage fictif et le récit, Takashi est élaborée comme un film en stop motion. Elle tente de retranscrire sur la plateau les codes rythmiques du montage et du manga.

Kromos

Kromos est une figure invoquée pour raconter un phénomène réel : l’expédition Mars One, qui recrute aujourd’hui des candidats à la colonisation de la planète Mars.

200 000 personnes ont postulé à cette aventure délirante et « sans retour » qui se financerait grâce à une téléréalité. Cette pièce tisse son récit : à la fois le candidat, le premier martien, l’ambassadeur de l’humanité, l’astrophysicien, le conteur, le demi-dieu et le mythomane qui rêve cette mission.

Que cherche-t-il en colonisant une nouvelle planète ? Quelles mythologies nourrissent sa quête ?

Kromos est un projet de spectacle d’anticipation mêlant utopie et faits documentaires : il aborde ces questions dans un univers qui croise les écritures chorégraphique, sonore et scénographique. Du présent au futur antérieur, de la planète Mars à la chambre d’un fan de science-fiction, c’est un voyage qui emprunte aux imaginaires du rétrofuturisme ou des émissions télévisées. Avec humour et poésie, il s’adresse à ceux qui regardent les étoiles, à ceux qui regardent la télé, à ceux qui regardent la danse, le théâtre et le cinéma. Kromos est un Truman Show, un Loft Story, une Space Oddity.