(PARCE QUE TOUS LES HOMMES SONT SI IMPARFAITS ET SI AFFREUX)
« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuse, vaniteuses, curieuses et dépravées (…) mais s’il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. »
On ne badine pas avec l’amour, Alfred de Musset
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« Cette citation, je ne l’ai pas découverte en lisant ou en allant au théâtre mais en regardant le film L’Etudiante (1988) de Claude Pinoteau. Enfant, je regardais beaucoup ce genre de films dits « populaires » qui mettent en scène des histoires d’amour entre un homme et une femme mais si je devais n’en retenir qu’un ce serait incontestablement Dirty dancing (1987) d’Émile Ardolino.
Ce film-là, je l’ai vraiment regardé en boucle et il m’a amené à faire un lien indissociable entre danse et rencontre amoureuse. C’est pourquoi il sera au centre de ce nouveau projet, avec lequel je vais questionner le pouvoir qu’a la danse de générer de la sensualité entre les corps. Je souhaite y témoigner, en tant qu’homme homosexuel qui a construit sa perception de la séduction, à travers des films des années 80 qui exposent des relations hétérosexuelles très normées. Des films qui de surcroît tiennent beaucoup plus de la fiction que de la réalité. Quelle confusion des genres se produit ? Quelle confusion aussi entre réalité et fiction ? Quel rapport à son propre corps et à celui d’autrui ?
Pour la première fois, je vais convoquer au plateau d’autres danseurs et danseuses. Cela me permettra de provoquer des rencontres entre les corps, ce qui me semble indispensable pour traiter ce sujet. Au-delà d’une exploration des danses de séduction, cette pièce racontera ma première transmission des matériaux chorégraphiques que j’explore seul depuis une dizaine d’année. Des danses simples, où la précision du geste repose sur un lien étroit avec la musique. »
Sylvain Riéjou
PRESSE
Je badine avec l’amour…, fantaisie introspective et réjouissante / Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – L’Œil d’Olivier
(…) « Attention, ça déménage. Le verbe haut, ni le geste, ni la langue dans leur poche, le chorégraphe sabinois et ses acolytes s’amusent à cœur joie. Passant à la moulinette airs d’opéra, partitions de ballet hyper référencées et autres chansons de variétés françaises cultes, tout en égratignant les grammaires très codées du classique et du contemporain, ils revisitent l’histoire de la danse et réinventent le duo amoureux, cassent les normes et défoncent avec ingéniosité et facétie les carcans sociétaux. »
La danse, cette histoire d’amour / Bélinda Mathieu – Sceneweb
(…) « Grâce à son sens aiguisé du spectaculaire, qui ne laisse pas une seconde à l’ennui – par les jeux de lumières dynamiques, la facétie du texte et les pantomimes amusantes – Sylvain Riéjou et son équipe déploient une histoire de la danse faite de trajectoires personnelles. En mêlant références populaires et pointues, ils réactivent les souvenirs et les affects provoqués par la danse, dans leurs corps, comme dans ceux du public. Si les imaginaires de danse sont hétéronormés, ils nous prouvent qu’ils ne sont pas inéluctable (bien que collants), qu’ils peuvent évoluer, s’affirmer queer et déjouer les normes de genre. (…)
Tradition et identité dans le programme B de la Belle Scène St Denis / Amélie Blaunstein Niddam – Toute la culture
Mais c’est indéniablement la proposition de Sylvain Riéjou, (…) qui remporte notre adhésion. (…)
Avec un humour fou et une immense intelligence, Sylvain Riéjou s’empare de son film culte, Dirty Dancing, pour raconter comment, adolescent, cela lui a fait prendre conscience de son homosexualité. (…)
Accompagné de Julien Gallée-Ferré, Clémence Galliard et Émilie Cornillot, le quatuor, sous couvert de légèreté kitsch, délivre une histoire de la danse des années 90 à aujourd’hui. Riéjou offre une leçon de chanson de geste, le rébus chorégraphique inventé par Daniel Larrieu, sur Nathalie de Gilbert Bécaud. Génial. On a hâte de voir la création en novembre au Pavillon Romainville la saison prochaine !
A Avignon, deux belles scènes qui s’offrent le meilleur de la danse / Auriane Bavelier – Le Figaro
« Le chorégraphe s’embarque dans un remake de Dirty Dancing , pièce qui le hante depuis l’enfance et qui a décidé de sa vocation de danseur. Il interroge l’art du duo d’amour, la danse contemporaine, le lien du chorégraphe et du danseur, la sensualité du pied qui se pose au sol. Un exercice plein de finesse et d’idées. On ne sait pas comment seront les deux actes qui restent à écrire, et qu’on découvrira en novembre, mais le premier acte est proprement désopilant. »
A la belle scène St Denis on y danse aussi / Bélinda Mathieu – Sceneweb
Chorégraphe facétieux, Sylvain Riéjou croise dans son travail la chanson de geste et les films de danse. Pour son dernier spectacle, c’est le film Dirty Dancing qui y passe. Dans un quatuor dansé et parlé, qui se constitue au fur et à mesure, les parcours des interprètes (Julien Gallée-Ferré, Clémence Galliard, Émilie Cornillot et lui-même) cohabitent avec un remake homoérotique en lip-sync d’une scène du film culte. Paroles et gestes servent une narration décalée, où apparaissent les filiations de chaque danseur, leur formation, les danses d’artistes emblématiques qu’ils ont traversées (Bagouet, Larrieu ou Keersmaeker). Manière de constituer une ébauche de cartographie la scène contemporaine. Pop, réjouissant et comique, Sylvain Riéjou n’hésite pas à se moquer de lui-même et au passage de la danse contemporaine, avec la ferme intention de la rendre plus accessible. Histoire de ne pas laisser son public dans un coin !