Création 2024
La réciproqueUn plateau vide.
Simple.
Un cercle lumineux. Un rectangle. L’évidence.
De vieilles traces de pas au sol comme les traces de mains sur les parois des
grottes paléolithiques.
Puis des mots. D’abord écrits au sol.
Ils se verticalisent au fur et à mesure que le comédien lit les épitaphes écrites
par l’auteur.
Ces épitaphes prennent corps. Sont sujets à interprétations. Déclenchent
images et souvenirs. Dans un ordre. En désordre.
La machine est en route. Elle ne s’arrêtera plus. Courra jusqu’au silence.
Les mots se dressent, se lèvent, s’élèvent, s’envolent jusqu’à Dieu.
Redescendent pour parler à autrui ou aux animaux.
L’homme parle. S’exprime. Doute. S’interroge. Se dénigre. Se souvient. Doute
ou se pavane.
Les questions millénaires sont ici reformulées. Profondes et futiles à la fois.
Il s’agit alors de faire entendre tout ça. Cette joyeuse écriture. Cette profondeur et cet humour mêlés. De rendre ces pensées limpides. Mieux : évidentes.
Pour ce faire, il faut se faire discret. Ne rien souligner. Ne rien expliquer. Simplement donner. Adresser.
Le corps de l’acteur sera la bouche par laquelle sortiront les mots.
La musique sera le tapis sur lequel ils se déposeront.
Là. Sujets à nos divagations, nos interprétations.
Cet homme n’est pas un fou. Il sait.
Au delà de ce texte, il s’agit aussi de répertoiriser le théâtre de Novarina. Qu’il
ne reste pas coincé dans les limbes du 20ème siècle.
Les deux protagonistes de ce spectacle en ont crée une première forme il y a
12 ans. Ce spectacle, ils l’ont joué pendant 4 ans, se faisant la promesse de viellir avec lui. De se donner des rendez-vous plus ou moins éloignés, pour voir… Depuis, leurs corps ont vieilli. Ils ont vécu des grandes joies. De lourdes peines. Des petits bonheurs. Depuis, le monde a changé. Modelé par la violence, la rapidité et la profondeur des crises successives.
Alors naturellement, leur lecture de ce texte s’en trouve modifiée. Leur restitu–
tion en est forcément boulversée.
D’un duo rock, ce spectacle est devenu un seul en scène, où la musique se fait
entendre, laissant le corps aux mots de l’auteur.
durée prévue : 1h
Texte : Valère Novarina (éditions P.O.L)
Mise en scène – musique : Stéphane Fromentin
Jeu : David Jeanne-Comello
Production : La réciproque
Soutiens : Les Lucioles, Rennes; Le Nouveau Studio Théâtre, Nantes.
25 > 27 janvier 24
Jeu 25 à 20h, ven 26 à 14h et 20h, sam 27 à 19h @ Nouveau Studio Théâtre, Nantes