Dans La bête broutait – que pouvait-il y avoir de plus ?, une conteuse sonde la vie intérieure d’une jument vivant seule dans un pré clôturé. Au gré des brouts-brouts et des rêveries, le regard au ras des pâquerettes ou absorbé dans le lointain, une existence se dessine, « pour rien » ou « malgré tout ». Ce faisant, une langue s’invente aussi, comme un pont brinquebalant entre deux espèces qui se côtoient depuis des millénaires dans l’amour et la violence.
« Depuis que je suis mère, les animaux de la ferme ont fait leur entrée dans mon quotidien, dans une langue particulière, celle du conte pour enfant. Cet usage du vivant au profit de l’éducation de notre progéniture me questionne, me faire rire et me scandalise. Elle a quelque chose de grinçant à l’âge de l’anthropocène, alors que l’activité humaine est repérée comme la cause de la disparition de la biodiversité. Avec La bête broutait, je souhaite écrire un contre-conte animalier, dont l’héroïne serait non pas le jeune enfant, ou le petit ours, mais une femelle, mise en retraite anticipée, mal sevrée de son poulain, isolée dans un pré. Témoignant de l’hybridité du vivant, entre naturel et artificiel, et de l’imbrication du règne animal avec le politique.
Je souhaite plonger dans les actions répétitives du vivant : brouter, avaler, déféquer, dormir, se défendre contre la mouche, actions essentielles et avilissantes, et par là- même sonder de nouvelles temporalités théâtrales.
En tentant de plonger au plus près du vécu-jument avec les mots qui sont ceux de mon espèce, je fais le pari que de nombreux thèmes rejoindront notre vécu humain : labeur, compétition, maternité, résignation, assignation à résidence inconscientes, espoir. »
écriture et mise en scène : Jeanne Lepers
avec une interprète : (en cours)
création musicale : (en cours)
scénographie : Lucie Gautrain
dessins : Olga Prader
administration / production : Marion Valentine
diffusion / production : Karine Bellanger
production : Compagnie Bloc
coproduction en cours de recherche
Soutiens et résidences d’écriture : à l’Etoile du Nord scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse, à Saint-Antoine l’Abbaye – dispositif Textes en l’Air, à La Chartreuse – centre national des écritures du spectacle – Villeneuve lez Avignon, à l’écurie du Zénith (Morbihan)
Février 2025 : collaboration avec la graphiste Olga Prader, installation « écrire pour la jument, étonnant tableau d’une femelle perdurant contre toute attente » lors du festival La Fabrique des Écritures à l’Etoile du Nord. La résidence d’écriture à l’Etoile du Nord et la collaboration avec Olga Prader sont soutenues par la subvention « Résidences Labo » de La Ville de Paris.
Les dates
automne 2026 / création
tournée 26/27 - en cours
